Mythes et préjugés


Quand on entend parler d’agression sexuelle plusieurs choses et plusieurs informations nous viennent en tête. Mais…sont-elles toutes vraies? Ce que l’on entend dans les médias, dans les films, dans Internet, dans les procès, est-ce la réalité? Nous sommes bombardées d'informations de toutes sortes et nous n’avons pas toujours l’occasion de nous questionner sur nos croyances.

Prenez quelques minutes pour répondre à ce questionnaire pour tester vos connaissances au sujet des agressions sexuelles!

 

 

Est-ce VRAI ou FAUX?

 

 

 

  1. Les agresseurs sexuels sont des malades mentaux.

  2. La personne qui agresse est tellement excitée sexuellement qu’elle ne peut pas se retenir.

  3. La plupart des personnes qui ont vécu une agression sexuelle dénoncent l’agresseur et portent plainte.

  4. Une femme habillée sexy, ayant certaines attitudes ou certains comportements, court après l’agression.

  5. Les filles et les femmes mentent souvent lorsqu’elles affirment avoir vécu une agression sexuelle.

  6. Il est possible d’être agressée par quelqu’un même s’il y a déjà des relations sexuelles consentantes avec cette personne.

  7. Les personnes qui ont vécu une agression sexuelle sont plus susceptibles de devenir homosexuel.

  8. Les personnes qui ont vécu une agression sexuelle et qui ont ressenti de l’excitation ou du plaisir étaient inévitablement consentantes.

  9. Les victimes détestent leur agresseur.

  10. Après avoir vécu une agression sexuelle, il est possible de s’en sortir, de vivre une vie satisfaisante et de se sentir bien à nouveau.

 


 

 


1. FAUX
Il n’y a pas plus d’agresseurs qui souffrent de problème de santé mentale que la population générale. On estime à 97% la proportion d’agresseurs étant psychologiquement et sexuellement « normaux ».

2. FAUX
L’agression sexuelle n’est pas un crime de nature sexuelle qui répond à un besoin ou à une excitation sexuelle. Il s’agit en fait d’un crime de pouvoir, de contrôle où l’agresseur utilise la sexualité comme moyen, comme arme pour dominer et humilier la victime. Il ne s’agit en aucun cas d’une perte de contrôle de soi-même, il s’agit plutôt d’une prise de contrôle sur l’autre. Au même titre que n’importe quelle autre violence.

3. FAUX
Ce ne sont qu’environ 10% des agressions sexuelles qui sont rapportées et dénoncées à la police.



4. FAUX
Personne n’a envie de vivre une agression sexuelle. L’.agression est d’abord et avant tout de la violence, une prise de contrôle et une prise de pouvoir sur l’autre. La sexualité est le moyen utilisé pour arriver à cette domination. Alors, peu importe de quelle façon quelqu’un peut agir ou être habillé, l’agression ne répond pas à un besoin sexuel incontrôlable et une excitation trop forte qu’elle aurait provoqués. Si c’était le cas, les agressions arriveraient n’importe où, n’importe quand, sur les plages, dans les endroits naturistes, en public. Elles arrivent plutôt dans les résidences privées, loin des regards et ce, peu importe comment la victime est habillée ou agit. Les victimes d’agression sexuelle peuvent être âgées de quelques mois, à 90 ans ou plus, elles sont de toutes apparences physiques, de toutes les classes sociales.

5. FAUX
Une fille ou une femme dénonçant l’agression qu’elle a vécue s’expose à plusieurs mythes, préjugés et réactions négatives de la part de ses proches et de la société. Il est donc rare qu’elles inventeront leur expérience. Dans la majorité des situations, lorsqu’une fille ou une femme se rétracte et mentionne que finalement elle a menti, elle le fait pour se protéger et diminuer l’impact de son dévoilement, l’agression reste souvent quant à elle, bien réelle, et la victime reste seule avec ce secret.

6. VRAI
Dire OUI à un échange sexuel une ou plusieurs fois n’implique en rien de devoir dire oui toutes les fois. À chaque nouvelle situation, il doit y avoir un consentement libre et éclairé de toutes les personnes impliquées, sinon il s’agit d’une agression sexuelle. C’est un choix, à chaque fois.

7. FAUX
L’homosexualité est le fait d’être attiré sexuellement et émotionnellement envers une personne du même sexe. L’orientation sexuelle n’est pas quelque chose que la personne développe, mais plutôt une caractéristique qui fait partie d’elle. Alors, l’homosexualité n’est pas une conséquence de l’agression sexuelle, mais plutôt une façon de vivre sa sexualité et son intimité.

8. FAUX
Le corps est rempli de terminaisons nerveuses qui réagissent de façon non consciente. Il s’agit de réflexes. Lors d’une agression sexuelle, les terminaisons nerveuses des organes génitaux et des zones érogènes sont stimulées par le toucher, il est donc possible qu’elles répondent par l’excitation ou par le plaisir, et ce, même si la victime n’est absolument pas consentante à ce qui est en train de lui arriver. Cette réaction du corps amène souvent beaucoup d’ambiguïté et de honte chez les victimes, qui se sentent trahies par leur propre corps.

9. FAUX
L’agresseur est, dans la grande majorité des cas, une personne que la victime connaît, une personne proche. Il s’agit  peut-être d’une personne qu’elle aime, qu’elle apprécie et en qui elle a confiance. La victime n’aime pas ce que son agresseur lui fait. Ceci étant dit, ça ne veut pas dire qu’elle déteste son agresseur. Le lien qui l’unit à son agresseur est beaucoup plus étendu que l’agression elle-même. La victime peut donc continuer d’apprécier certaines parties ou certains moments ou certaines situations vécues en compagnie de son agresseur. Cette dualité amour/haine peut être très ardue à vivre pour les victimes.

10. VRAI
Les personnes qui vivent une agression à caractère sexuel traversent une des épreuves les plus difficiles, mais pas insurmontable. Ces personnes font preuve de beaucoup de force et de courage. Une agression à caractère sexuel n’empêche pas la personne de continuer à vivre et ne lui enlève rien de ses forces et de ses ressources, même si souvent, elle a l’impression que quelque chose s’est brisé en elle. Avec l’aide, le soutien et le respect des gens qui l’aiment et qui l’entourent, elle retrouvera son énergie et son bien-être.