Témoignages

 

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L'agresseur enferme ses victimes dans une cage de silence...Elles peuvent en sortir !

 

Quelques mots à propos du CALACS Coup de Cœur

 

"Je voudrais vous parler de mon passage au Calacs… Je suis arrivée le dos chargé d’un Everest de souffrances que je traînais inlassablement sous le regard de ceux qui jugent. J’étais démolie, cassée, perdue, fragile, seule, vidée, déchirée, désespérée, abattue, malheureuse, rabaissée… Quand je levais les yeux, je ne voyais que le mépris dans le regard des autres.

J’ai été suicidaire à cause de l’inceste, des abus et même des viols que j’ai vécus.  Je faisais semblant que je contrôlais tout pour cacher aux autres que, sous mon Everest, il y avait un iceberg tout au fond de mon être, de mes entrailles. Un iceberg de souffrances. Désespérée, je ne faisais plus confiance à personne. Subir des moqueries, que les autres nient ma réalité, c’était de la torture. J’aurai aimé livrer une diarrhée verbale à plusieurs, mais cela aurait probablement contribué à leur donner raison de me traiter de folle, ce que je ne suis pas.


Au moment où j’ai appelé au Calacs, j’ai vraiment décidé d’arrêter de mourir ma vie, seule. J’ai téléphoné au Calacs et seulement à parler à une intervenante, j’ai eu l’impression de déposer ce fardeau petit à petit. On m’a écouté d’un intérêt soutenu. J’ai été réconfortée, encouragée, non jugée. On m’a enfin donné le temps de me raconter, pas facile par contre de faire cette démarche. Je n’ai pas tout dit, ce n’est pas nécessaire. On m’a comprise. Le Calacs est un lieu sécuritaire, confidentiel et professionnel… Les intervenantes sont des bijoux. J’ai reçu de la documentation à mon goût, j’ai été guidée, éclairée, aimée, reconnue. J’ai trouvé consolation.

Je souhaite à toutes les femmes qui ont été, comme moi écorchée de la vie, de se donner le merveilleux cadeau d’appeler et de devenir la superbe femme qui croule sous son Everest. Et si vous m’aviez vu avant Calacs, vous auriez pu constater que maintenant j’ai ressuscité des mortes vivantes. Ma vie a changé. L’équipe du Calacs est exceptionnelle, mot insuffisant pour qualifier ces joyaux de femmes.  Plus de prison ou de cachot en mon for intérieur profond, j’ai suivi la lumière du cœur et j’ai été transformée. Les personnes qui me gardaient muettes sont bouche bée. Ma vie avant Calacs est du passé. Le présent, je te l’écris pour en parler. Le futur, c’est de faire connaissance avec cette magnifique personne que j’ai découverte sous mon iceberg… MOI.

J’ai fait un grand ménage et ma vie sent bon. Je souhaite à toutes les femmes de s’offrir une telle démarche de guérison. Je suis armée maintenant pour affronter les travers qui pourraient pourrir ma vie. Le coffre d’outil que j’ai reçu du Calacs sera le mien pour toujours. Un merci tout spécial pour mon intervenante Nathalie qui m’a accompagnée tout au long de ma démarche de groupe et que j’aime beaucoup. Merci pour la femme que tu es, ton dévouement constant… Merci d’avoir fait partie de ma vie pendant plus de 20 semaines."


Suzanne Roy
Participante au groupe de cheminement 2014-2015


 

"De nos jours, tout revient à la mode.



La mode a toujours été une fascination pour les gens. Dans les années 80, «la coupe Longeuil, les running patof, etc…»

De nos jours, «toutes les couleurs, les nouveaux parents, gais et lesbiennes avec des enfants...» Il y a une mode pourtant que beaucoup de gens parlent mais qui reste secrète, jusqu'au fond de nos âmes... l'inceste... l'abus... le viol...Un crime, certainement, car il reste gravé dans nos gènes comme un cancer. Un cancer qui détruit tous ceux qui l'entourent. Encore aujourd'hui «chut... chut... on ne parle pas de cela...sinon...». Cela est encore à la mode.

Il n'y a qu'un seul crime pour lequel la victime se sent coupable : l'abus sexuel ! Et pourtant...

Cet été, je me suis fait voler chez moi. J'ai appelé la police, mes assurances et voilà ! Sans aucune honte. Bizarre ! J'en ai parlé à tout le monde... et... aucun malaise n'a été vécu.

Aujourd'hui, tout le monde en parle... mais, sommes nous vraiment écoutées ?

Calacs a été pour moi un oasis où je me retrouvais parmi les miens, comme on peut dire...! Elles ont su me rassurer sur mon état mental...«Non, je ne suis pas folle !» et «Non, ce n'était pas dans ma tête que ça se passait !». Un filon d'horreur authentique...

Ces femmes, ces intervenantes qui, j'en suis certaine, ne pas sont pas rémunérées à leur juste valeur... elles ont un cœur et surtout une patience, une écoute et une empathie incroyable.

Dans ce monde où l'austérité prime, où tout le monde joue du coude avec férocité, il y a cet organisme qui permet la parole et libère notre esprit.

Heureusement pour moi et surtout pour mes enfants, j'ai pu retrouver ma dignité de mère et de femme. J'ai pu faire face à cette douleur qui me rongeait. J'ai pu enfin dire: «Ça fait mal !». Oui, j'ai tout perdu et la justice a les mains liées. Là où je suis restée une victime, Calacs m'a aidé à me dévictimiser.

On ne peut plus m'abuser, car la guerrière à l'intérieur de moi a pris la place. Cela m'aura pris 40 ans à comprendre... La mort n'a pas voulu de moi et la vie non plus...

On trouve souvent toutes sortes de raisons pour justifier les abuseurs: il ou elle a été battu enfant, violé, saoul, drogué... Et bien, je vous assure que, je ne suis pas devenue abuseur...

Quelqu'un un jour a décidé que je n'étais qu'un corps intéressant à violer...

Mais sachez bien que la honte et la colère prennent beaucoup de place dans ce simple corps.

Nous sommes des personnes entières. Nous sommes vos mères, vos amies, vos soeurs, vos cousines, etc...

Il n'y a pas que l'abuseur qui est fautif. c'est tout l'entourage qui le protège: nos mères, nos tantes, nos grands-mères, etc. Et moi... et nous... qui nous protège ? On m'a même jugée ! On m'a demandé «Et pourquoi n'as-tu pas dit NON ?!». À cette question, j'ai mentionné que je n'avais que 12 ans...On m'a même fortement mis dans la tête que c'était dans ma tête, que tout était faux. J'ai cru les miens. Ils n'étaient pas supposés être là pour me protéger après tout ???

Beaucoup de femmes sont jugées, condamnées... à des titres comme... la salope... la pute qui fait le trottoir... la reprise de prison... toutes ces femmes en prison sont jugées mauvaises. La société en a peur ! Et pourtant...

Peut-être y a-t-il quelqu'un tout près de vous... peut-être même dans votre lit... le voisin sympathique ou encore... votre frère, votre père... Ils sont peut-être beaucoup plus dangereux que ces femmes... ces salopes... ces droguées !

Moi, mon conjoint, à qui j'ai donné ma confiance et mon cœur, a abusé de mon enfant et comme tous les autres je me disais «NON ! Impossible ! Pas lui !» Pour toutes sortes de raisons: il travaille, il fait de la moto, ce n'est pas un pédo, impossible... je l'aurais vu !! Et voilà, j'ai répété à ma propre fille «C'est dans ta tête que ça se passe !»

Quelle horreur ! Le cycle venait de recommencer ! Je me suis levée debout et j'ai combattu auprès de ma fille. Cela m'aura pris 15 ans. Mais... n'oubliez pas... il n'y a pas de visage type aux abuseurs. Attention seulement. Aimons nos enfants, aimons nos mères, nos soeurs, nos fils. Le danger n'est pas toujours à l'extérieur de nous... Soyons vigilants.


Manon CH.
Participante en individuel et au groupe 2014-2015

P.S. Et pour tout le reste, il y a Calacs. Elles n'ont pas besoin de Mastercard, car leur dévotion est sans crédit !

 

Mon exprérience CALACS

 

Merci à l’univers de m’avoir guidée jusqu’à votre porte. Je comprenais très bien mes comportements malsains à mon égard et surtout vis-à-vis des autres dans mon rôle de sauveur.

J’ai toujours eu des émotions démesurées vis-à-vis les gens, mais non pour moi, aussitôt que j’effleurais le moindrement une émotion, je partais en « diarrhée verbale ».  Il fallait que j’explique, que je me justifie.

Ce fut très difficile pour CALACS (Delphine et Rachel) et moi à casser cette grosse carapace pour enfin vivre tranquillement mes émotions.

Tu as beau comprendre très bien dans ta tête le côté destructeur de tes abus sexuels et autres; tes tripes disent le contraire : terreur, culpabilité, estime de soi très basse. Toujours le jugement très critique envers moi. Tu te sens de plus

J’ai appris à identifier ma colère. Tranquillement, je comprends dans mes tripes les horreurs que j’ai pu subir et la famille dysfonctionnelle que je ne peux changer. Mais, moi, grâce à vous toutes, je peux changer à mon rythme, m’accueillir comme je suis au lieu de me taper sur la tête.

Je me suis laissé détruire par ma famille parce que je n’avais aucune référence positive et constructive, mais là j’ai des outils.

Les cafés-rencontres m’ont permis de côtoyer plein de femmes charmantes, respectueuses, avec un bagage d’expériences extraordinaires.

Je me sens supportée, comprise et en même temps je peux dédramatiser ma vie, mes comportements en n’étant pas seule.

Je vous aime, CALACS, les filles,

Merci


Hélène Brisson
 


TÉMOIGNAGE D’UNE FEMME



Je suis arrivée à CALACS il y a 2 ans, peut-être plus, en petits morceaux, épuisée, en dépression, poupée de chiffon délavée qui n'en pouvait plus. J'avais téléphoné à un centre d'écoute pour dire en pleurant que je n'étais pas suicidaire, mais que j'avais peur de moi... long détour pour me voir référée à la Maison Marie Dupuis, un centre de femmes, en attendant une démarche à CALACS Coup de Coeur.

Déjà cette référence me permettait de m'accrocher en espérant mieux. Une battante comme moi n'allait pas lâcher, mais les battantes se battent longtemps à elles-mêmes avant d'admettre... leurs limites. Six mois durant, j'ai travaillé d’arrache-pied, comme j'avais toujours fait, puis à lâcher prise, je me suis ouverte, peu à peu, avec l'aide de Paméla et Nathalie. Des pleurs, des aveux qui venaient de tellement loin, de toute une vie de secret et de rationalisation. Mais aussi, des fous rires, des boutades, de la danse, du dessin, sont venus prêter main-forte à ma détresse. J'ai connu des femmes qui m'ont appris la complicité, qui m'ont branchée sur mes forces et donné envie de m'impliquer, de les aider parfois en dehors des heures de rencontre et qui m'ont refait l'espoir.

J'ai pu toucher le fond du mal qui me rongeait pour ensuite retrouver celle qui s'était perdue. Je suis Re-née.

Mon prénom en 2 syllabes, a pris un autre sens – Re pour l'ancienne vie : répéter, retenir, refouler et née pour celle qui ne demandait qu'à émerger...

Même si j'avais beaucoup de ressources en moi, CALACS m'a permis de quitter la peine et de redevenir capable de contacter en moi celle qui attendait... pour vivre.

Après 6 mois de thérapie, j'ai eu un temps d'arrêt où j'ai pu m'expérimenter dans plus de légèreté. Puis, j'ai été conviée aux cafés-rencontre. J’y suis allée au départ pour « aider », en sauveuse pas tout à fait guérie... J'y ai découvert que j'avais à reconstruire l'expression de ma sexualité au grand complet et ce constat m'a fait peur. Mais Rachel et Delphine m'ont amenée plus loin en avant... mon conjoint les remercie chaque jour... peut-être aussi certains soirs. CALACS a fait du sens par rapport à plein de démarches que j’avais entreprises plus jeune et c'était comme si, maintenant, je pouvais intégrer tout ça.

Je suis passée d'un sentiment d'abandon et de désespoir à une identité de femme, agressée sexuellement (on m'a vite appris que ce n'est pas de l'abus) alors qu'aujourd'hui, je me sens femme accomplie, capable de choix pour moi, de plus en plus enracinée et comme vous tous. J'ai mes blessures, mais aussi les découvertes que j'y ai faites...

Je renais à chaque instant et avant d'écrire tout ça, j'ai demandé à la vie de me guider pour que chaque mot soit senti, assumé et permette le meilleur pour tous ici ce soir. CALACS, tu m'as redonné un cœur léger et la conscience de ma chance et de ma valeur, et moi... je te laisse un petit cœur symbolique, tout le reste je le garde là, en moi, pour guider d'autres femmes, car à Marie Dupuis j'ai aussi fait des petits – je m'implique à donner des conférences, à faire de la gestion (je suis présidente du C.A. pour une 2e année), je prépare des ateliers de croissance et quand je vois dans les yeux des autres, un niveau d'eau très élevé, je reconnais le passage souffrant, et une grande partie du chemin qui peut ramener à soi, chez soi.

J'aimais la vie, malgré la vie... j'aime désormais and, forever...MA vie


P.-S. Je sais de plus en plus dire non, mais si je puis quelque chose pour CALACS, ce sera un vrai oui épanoui.

Renée 
 

Témoignage de Cécile

 

 

Journal de Joliette -11 décembre 2013

 

briser le silence-calacs

 


La sureté à votre service - CTB tv

 

 

 

 

 

Sensibilisation aux agressions sexuelles